Je me suis vue à vouloir partager une chose spontanément. Comme je la pense. Brute.
Et dans la seconde qui suit, j’ai eu envie de tempérer, de nuancer.
Comme si j’avais besoin de rendre la chose spontanée parfaite. Pour qu’elle devienne légitime. Acceptable.
Pour que je sois légitime. Acceptée.
Et pour la 1ère fois, hier, je me suis retenue.
Parce que cette envie de nuancer est en fait une peur dissimulée.
J’ai eu peur que l’on me reproche d’avoir un avis trop tranché.
J’ai eu peur aussi d’être culpabilisante.
J’ai eu peur de faire plus de mal quand ma seule intention est le bien.
Je sais que créer, partager même, vient avec une responsabilité.
Et plus l’audience est grande, plus la responsabilité grandit aussi.
Mais n’oublions jamais – et je me parle à moi en même temps qu’à vous – que la responsabilité est réciproque.
Je suis responsable de mes propos. Vous êtes responsable de ce que vous en fait.
Si une chose ne résonne pas, ne la prenez pas.
Si une chose vous dérange, questionnez-la.
Mais ne tombons pas dans le piège de nous rejeter les uns les autres en bloc.
Ne tombons pas dans la précipitation à blâmer l’Autre.
Ne cédons pas à l’égo qui s’agite pour dire quelque chose à propos de lui-même : je ne suis pas comme toi.
L’égo se reconnait parce qu’il réagit. C’est une réaction vive. Rapide. Presqu’incontrôlable.
L’Amour préfère le calme. La paix.
L’un comme l’autre peuvent arriver à la même conclusion.
Mais l’un dira : je ne suis pas comme toi et fera tout pour le prouver.
L’autre dira : je ne suis pas d’accord avec toi sur ce point là. Et nous avons le droit.
L’un crée une rupture. Et il l’utilise pour se définir.
L’autre marque un différent ponctuel. Et c’est tout.
L’un supprime l’évolution, l’autre encourage la co-construction.
L’un crée un cercle vicieux, l’autre encourage le vertueux.
Soyons co-responsable de créer un monde dans lequel chacun peut évoluer et grandir.
Le collectif au service de l’individuel.
